Mémoire d’un vol

Vasil Tasevski

Brise, volcan, songe. Image, substance, errance. Limes, terres mêlées, lignes coupées, débris, humus, coulées, couleurs, nuées, percées. Notre mémoire est un corps immense aux formes mouvantes. Véritable matière-machine où notre ressenti se construit, elle est ce paysage interne, cette architecture où la sensation fuit, intimement.

L’installation Mémoire d’un vol invite à se questionner sur le mouvement, jusque dans sa trace. Indissociable du processus de création qui la constitue ‒ une performance réalisée en direct et laissant au sol une trace photographique ‒ l’œuvre est un laboratoire à ciel ouvert. L’espace d’exposition est ici espace d’expérimentation et de sédimentation. La partition lumineuse reproduit à l’identique la trajectoire du corps ayant évolué durant la performance. Ce qui parait immuable, se remet en mouvement, par la lumière et par le regard du spectateur.
Fluide, infinie, l’image ne fige rien. Elle est un point décentré, un changement d’état, un glissement, un envol vers la liberté d’être soi-même, dans le monde.

« Mémoire d’un vol » est une installation qui utilise plusieurs medium pour traduire les rapports entre l’homme et son environnement. Tout en témoignant du caractère insaisissable du mouvement, cette oeuvre est conçue pour questionner le spectateur sur son point de vue sur le monde et sur la manière dont il s’organise, seul ou en groupe, dans un espace.
Cette oeuvre est indissociable du processus de création qui la constitue: la performance chorégraphique réalisée en public laisse une trace photographique au sol. Le spectateur découvre ensuite l’image révélée : la mémoire d’un vol.
Je souhaite questionner le mouvement, jusque dans sa trace, et permettre aussi au spectateur qui n’aura pas assisté à la performance initiale d’en percevoir le mouvement a posteriori par un dispositif lumineux.
Cette installation, mêlant la performance, la photographie et la lumière, est l’occasion pour moi de pousser plus loin mes recherches sur la superposition des images et de continuer à appréhender l’espace d’exposition comme un espace où représenter et exprimer le mouvement du vivant.

REMERCIEMENTS

Christophe Gregório, Cyprien Quairiat, Élodie Wattiaux,Olivier Anselot, Étienne Landon, Madeleine Van Doren, Daniel Dobbels, Marion Collé, Camille Jovan Tasevski, Simon Maurice, Elsa Revol, Thomas Mouchart, Guillaume Gravina, Isabelle Vendeville, François Bedhomme, Éric Prigent.

Mentions de production

Le Fresnoy, Studio national des arts contemporains

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